Par Heather Blumenthal
Au cours des quatre dernières années, 20 personnes ont participé à un partenariat unique entre le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques (CFPB) de l’Hôpital d’Ottawa et le Collège Algonquin d’Ottawa, qui offre une formation pratique au personnel hautement qualifié (PHQ) requis pour soutenir le travail important du CFPB. Ce partenariat, connu sous le nom de Partenariat canadien pour la recherche en excellence en fabrication d’immunothérapies ou CanPRIME, a connu un tel succès – les 15 diplômés ayant été embauchés dans le domaine, neuf étant ou ayant été au CFPB et le quatrième groupe de cinq étant en formation – qu’il est maintenant étendu à l’échelle nationale.
« Lorsque j’étais un étudiant qui terminait ses études, ma préparation à l’entrée dans le monde professionnel représentait une tâche ardue, explique Reuben Benedict, qui a été parmi les premiers à participer au premier programme CanPRIME. Grâce à des partenariats comme CanPRIME qui nous aident à faire le saut, les emplois de rêve dans le domaine de la biofabrication dont j’avais entendu parler sont soudainement devenus plus réels que jamais. »
« C’est une approche très efficace pour former le personnel hautement qualifié dont nous avons besoin au Centre, affirme la Dre Jennifer Quizi, directrice des opérations de fabrication de produits biothérapeutiques chez BioCanRx et directrice du programme de fabrication de virus au CFPB. Le succès est tel que BioCanRx l’étend à l’échelle nationale. »
Cette expansion se traduira par le déploiement d’un programme de biofabrication normalisé à six emplacements au pays : Victoria, Edmonton, Saskatoon, Winnipeg, Toronto et Ottawa. Dans chaque cas, le programme s’associe à un collège et à une université de la région pour mettre en œuvre le programme d’études dans chacun des établissements de formation. Les étudiants de CanPRIME acquerront l’expérience pratique recherchée dans un environnement de biofabrication basé sur les bonnes pratiques de fabrication (BPF). Ici, ils apprendront en quoi consiste la fabrication de produits biologiques complexes, ou « thérapies vivantes » comme les produits cellulaires thérapeutiques et les produits à base de virus qui peuvent être utilisés en toute sécurité dans les essais cliniques.
Selon la Dre Quizi, au-delà de son expansion nationale, le programme est conçu pour fournir des compétences transférables.
« Chaque établissement est différent, et il fabrique quelque chose de différent, dit-elle. Le programme normalisé est indépendant du produit réellement fabriqué et met plutôt l’accent sur les habiletés, les comportements et les compétences clés nécessaires pour réussir à travailler dans un environnement de biofabrication. Nous créons un bassin de personnes et formons la prochaine génération de PHQ qui sera en mesure de travailler dans n’importe quel environnement de BPF. »
Le programme existe grâce à un investissement conjoint de 2,2 millions de dollars de BioCanRx et de Mitacs, un organisme sans but lucratif qui favorise la croissance et l’innovation au Canada en apportant des solutions de recherche aux défis commerciaux.
Dans le cas de CanPRIME 2.0, le défi consiste à former suffisamment de PHQ pour exploiter avec succès l’industrie canadienne de la biofabrication en pleine croissance. Ce n’est pas une coïncidence si les six centres correspondent aux nouvelles installations de fabrication au point de service de BioCanRx, destinées à rendre les immunothérapies plus accessibles aux patients atteints de cancer à moindre coût pour les systèmes de santé.
Au cours des cinq années de vie du programme, il formera plus de 70 étudiants, offrant à chacun des stages rémunérés de huit mois dans les installations de biofabrication.
En plus de la formation qu’ils reçoivent dans leur établissement d’attache, les participants au programme bénéficieront également de possibilités de formation externes, comme celles offertes par CASTL (Canadian Alliance for Skills and Training in Life Sciences). À la fin d’octobre, la quatrième cohorte d’étudiants de CanPRIME au CFPB a été la première à se rendre à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, pour une semaine de formation en biotransformation dans cette toute nouvelle installation.
« Les étudiants étaient très enthousiastes à l’idée de voyager et de participer à cette occasion de formation à CASTL. Le nouveau centre de formation et les programmes personnalisables de CASTL ont permis aux stagiaires de CanPRIME de compléter les connaissances qu’ils ont acquises jusqu’à présent lors de leur stage au CFPB dans un environnement sûr et sans risque, de manipuler l’équipement de biotransformation pertinent et d’en apprendre davantage sur cet équipement, ce qu’ils n’auraient pas pu faire sans cette occasion de formation, explique la Dre Quizi. Les formateurs de CASTL étaient incroyablement compétents et ont fait un effort supplémentaire pour nous offrir un programme de formation personnalisé – ce fut une expérience formidable. »
« Cette expérience à CASTL a bonifié cet excellent stage coopératif, affirme Salma Alhalawani, stagiaire de troisième année en biotechnologie au Collège Algonquin et étudiante actuelle de CanPRIME. Il n’est pas courant de voyager et de recevoir une formation extérieure en tant que stagiaire. J’ai beaucoup appris de ma semaine de formation à CASTL, des connaissances que je pourrais mettre en pratique au CFPB. »
« Les membres de CASTL étaient ravis d’accueillir les étudiants du programme CanPRIME pour une semaine complète de conférences et de laboratoires à notre nouveau centre de formation en biofabrication de Charlottetown. Les étudiants se sont engagés dans un apprentissage pratique intensif dans les processus en amont et en aval et ont exploré les technologies à usage unique. Former la prochaine génération d’experts en biofabrication fait partie intégrante de la vision de CASTL, explique Penny Walsh McGuire, directrice générale de CASTL. Nous sommes fiers à CASTL d’être associés à CanPRIME et nous avons hâte d’offrir de la formation aux prochaines cohortes. »
« Les établissements participant à CanPRIME 2.0 commenceront à ouvrir en janvier 2023, précise la Dre Quizi. L’ouverture de ces établissements de formation supplémentaires n’est pas une mince affaire, mais le besoin est évident, et les avantages sont évidents. Nous sommes donc engagés et enthousiastes à l’idée de pouvoir offrir ces possibilités à un plus grand nombre d’étudiants partout au Canada. »
Heather Blumenthal écrit au sujet de la santé et de la recherche en santé depuis une vingtaine d’années et n’a jamais cessé d’être fascinée par les progrès qu’accomplissent les chercheurs canadiens.