Des étudiantes des stages d’été de BioCanRx se prononcent!

Nous venons de traverser un été hors de l’ordinaire, mais la pandémie mondiale n’a pas empêché 13 étudiants du premier cycle d’avoir l’occasion de vivre une expérience extraordinaire dans le cadre d’un stage de recherche en immunothérapie du cancer financé par BioCanRx. Certains ont eu l’occasion de travailler en laboratoire, tandis que d’autres ont choisi de reporter leur stage à une date ultérieure. Quoiqu’il en soit, ces étudiants ont fait preuve de résilience et d’un esprit d’engagement hors du commun malgré les circonstances pour le moins inattendues.

 

Comme nous le faisons régulièrement, nous avons demandé à deux de ces étudiants de vous relater les détails de leurs stages. Voici donc Coby Rangsitratkul, qui a travaillé auprès de la Dre Lee-Hwa Tai, à l’Université de Sherbrooke, et Torin Halvorson, qui a côtoyé le Dr Julian Lum, au Centre de recherche Deeley de BC Cancer.

 

1. Qui es-tu? Où as-tu étudié? Quel est ton programme d’études? Un fait amusant à ton sujet!

 

Coby Rangsitratkul

Coby Rangsitratkul: Je m’appelle Coby Rangsitratkul et je termine actuellement un baccalauréat coopératif de 4 ans en biochimie à l’Université de Sherbrooke. Dans mes temps libres, j’aime jouer au volley-ball avec des amis, faire de la course en sentier dans les Cantons de l’Est et même apprendre à jouer du ukulélé!

 

Torin Halvorson

Torin Halvorson: Bonjour tout le monde, je m’appelle Torin. Je viens d’une petite ville appelée Courtenay, sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, et je termine actuellement ma quatrième année du baccalauréat en biologie à l’Université de Victoria. Un fait amusant à mon sujet est que je parle couramment le danois.

 

2. Pourquoi as-tu voulu faire de la recherche sur le cancer cet été?

 

Coby Rangsitratkul: C’est une chose d’apprendre en classe les concepts théoriques sur lesquels reposent le développement du cancer, mais c’en est une autre d’étudier de près les mécanismes par lesquels une cellule cancéreuse peut échapper à la réponse immunitaire d’un patient et d’assister à la découverte d’une immunothérapie potentielle. J’ai voulu faire de la recherche sur le cancer cet été parce que je voulais apprendre comment un virus oncolytique peut rediriger la réponse immunitaire d’un patient contre sa propre tumeur et je voulais avoir un aperçu de la voie sinueuse, mais combien gratifiante, qui mène au développement d’une nouvelle immunothérapie pouvant devenir un traitement contre le cancer.

 

Torin Halvorson: J’ai décidé de faire de la recherche sur le cancer cet été pour deux raisons. Premièrement, je trouve que la complexité biologique du cancer est un sujet particulièrement stimulant et intéressant. J’aime résoudre des problèmes, et le cancer est l’un des plus grands problèmes non résolus de la médecine moderne. Deuxièmement, comme le cancer touche un grand nombre de personnes dans le monde, la recherche sur le cancer est l’un des domaines de la biologie les plus facilement applicables en clinique et elle représente un défi très pertinent pour les scientifiques et les cliniciens. La recherche sur le cancer a le potentiel d’améliorer la vie de nombreuses personnes, un concept que je trouve extrêmement motivant dans mes études.

 

3. Sur quoi as-tu travaillé cet été? Qu’as-tu découvert?

 

Coby Rangsitratkul: Au cours de l’été, j’ai caractérisé la signature immunogène de cellules cancéreuses de la vessie infectées par un nouveau virus oncolytique exprimant un transgène immunitaire. Pour ce faire, j’ai généré in vitro des sphéroïdes de cancer de la vessie humaine et les ai infectés avec le virus recombinant initialement construit dans le laboratoire du Dr Lee-Hwa Tai. J’ai observé une grande mort cellulaire des sphéroïdes de cancer de la vessie infectés en utilisant la coloration immunofluorescente et l’imagerie des cellules vivantes. J’ai recueilli des milieux conditionnés dans lesquels des sphéroïdes cancéreux de la vessie infectés étaient immergés et j’ai évalué les propriétés immunogènes du milieu extracellulaire en effectuant différents tests. J’ai découvert que des assemblages moléculaires lésionnels (DAMP) tels que l’ATP et l’HMGB1 étaient libérés en quantités importantes par les sphéroïdes cancéreux de la vessie infectés. J’ai également eu l’occasion de traiter des tumeurs cancéreuses de la vessie réséquées chez des patients et de les cultiver in vitro pour en faire des organoïdes afin de tester le virus recombinant comme immunothérapie sur les tissus tumoraux de patients atteints d’un cancer de la vessie.

 

Torin Halvorson: J’ai effectué mon stage d’été au centre de recherche Deeley de l’Agence du cancer de la C.-B., dans le laboratoire du Dr Julian Lum. J’y ai étudié le potentiel de l’ingénierie des cellules T-CAR (récepteur d’antigène chimérique) pour utiliser le fructose comme autre source de carbone dans le microenvironnement de la tumeur. La compétition métabolique entre les lymphocytes T et les cellules tumorales pour le glucose nuit gravement à la survie des lymphocytes T-CAR et à la fonction effectrice dans le microenvironnement de la tumeur, et elle constitue un obstacle important au ciblage des tumeurs solides par la thérapie des lymphocytes T-CAR. En permettant aux lymphocytes T-CAR d’utiliser du fructose en plus du glucose, les lymphocytes T-CAR pourraient être en mesure d’échapper à la compétition métabolique pour le glucose dans le microenvironnement de la tumeur. Cela pourrait améliorer la survie et la fonction effectrice des lymphocytes T-CAR et peut-être élargir la gamme des cancers cibles pour la thérapie cellulaire T-CAR en permettant le ciblage des tumeurs solides.

 

4. Quel a été le moment mémorable de ton stage d’été?

 

Coby Rangsitratkul: Mon stage dans le laboratoire du Dr Lee-Hwa Tai a été une expérience formidable. J’ai eu l’occasion de travailler avec une équipe merveilleuse et solidaire, de me faire de nouveaux amis parmi mes collègues de travail et j’ai été exposé à de nombreuses possibilités. Par exemple, j’ai pu participer à la rédaction d’articles scientifiques et participer à des comités scientifiques canadiens du secteur de l’immunologie et de l’immunothérapie. J’ai maintenant entrepris un programme de maîtrise accéléré dans le laboratoire du Dr Tai afin de prolonger mon aventure dans le secteur de l’immunothérapie du cancer.

 

Torin Halvorson: Le moment le plus mémorable de mon stage a été ma première expérience en laboratoire. Il s’agissait d’une simple procédure de restriction, mais je n’avais pas accumulé beaucoup d’expérience en laboratoire avant cela, et je m’attendais à faire une erreur et à me retrouver avec des données absurdes. Cependant, lorsque j’ai examiné l’image du gel après l’expérience, j’ai constaté à mon grand étonnement que la procédure avait en fait réussi! Ce fut une étape importante pour moi, qui m’a permis de prendre confiance en mes propres compétences pratiques de laboratoire.

 

5. Comment cette expérience de recherche a-t-elle influencé ton cheminement de carrière?

 

Coby Rangsitratkul: Au cours de cette expérience de recherche, j’ai eu l’occasion de tester une immunothérapie sur des tumeurs réséquées prélevées sur des patients. Le fait de voir que mes échantillons de recherche provenaient de patients atteints de cancer m’a fait réfléchir à la manière dont la santé et la qualité de vie d’un patient peuvent être affectées par les effets néfastes du cancer. Comme j’ai entrepris récemment mes études supérieures, j’espère arriver de l’autre côté du processus translationnel qui relie le domaine de la recherche sur le cancer au patient et d’entrer à l’école de médecine. Le métier de médecin-scientifique est un cheminement de carrière que j’envisage, car je souhaite ardemment traiter des patients et faire de la recherche biomédicale.

 

Torin Halvorson: Cette expérience de recherche a cimenté mon intérêt pour la recherche biomédicale future. Je me suis lancé dans ce projet sans avoir une idée précise de mon parcours professionnel, mais je voulais acquérir de l’expérience dans la recherche sur le cancer pour voir si cela m’intéressait. Heureusement, c’est ce qui s’est passé. J’ai maintenant l’intention de suivre un programme de doctorat en médecine et de faire carrière en tant que clinicien-scientifique. J’aimerais un jour être en mesure de mener des recherches fondamentales et translationnelles sur le cancer, l’immunologie ou un domaine connexe, tout en appliquant mes découvertes pour traiter les patients directement à la clinique. Mon stage d’été m’a permis d’acquérir une expérience et des connaissances précieuses en matière de recherche, lesquelles seront sans aucun doute de grands atouts pour moi dans ces domaines.

 

6. Quels sont tes vœux les plus chers en ce qui concerne le traitement et les soins du cancer pour l’avenir?

 

Coby Rangsitratkul: J’espère qu’un jour, il y aura suffisamment de traitements ciblant chaque type de cancer afin que chaque patient reçoive des soins sûrs, efficaces et adaptés à sa situation sans ressentir d’effets secondaires néfastes et sans développer de résistance au traitement. J’envisage un avenir où les personnes atteintes d’un cancer pourront encore conserver une qualité de vie durable après avoir suivi une thérapie ciblée efficace.

 

Torin Halvorson: J’aimerais voir un monde sans cancer au cours de ma vie. Je crois que c’est possible, et que cela se fera non pas avec une solution universelle, mais en ciblant avec de plus en plus de précision le cancer de chaque patient. Par exemple, je crois que le traitement du cancer sera un jour personnalisé et que le séquençage génétique des tumeurs sera fait rapidement pour nous permettre de sélectionner le traitement le plus optimal pour chaque patient. L’immunothérapie a un rôle important à jouer en tant qu’option de traitement, et j’espère faire partie des progrès futurs réalisés qui permettront à l’immunothérapie de devenir un traitement efficace pour un éventail de plus en plus large de cancers. En outre, j’espère que davantage de ressources seront allouées à la recherche sur la prévention du cancer, y compris la prévention aux premiers stades du développement humain par des méthodes génétiques, car la prévention de l’apparition du cancer est un résultat encore plus favorable que tout traitement efficace.

 

7. Conseils du superviseur :

 

Dre Lee-Hwa Tai: Un stage d’été est un privilège et une occasion pour vous de découvrir et de contribuer à la science. Passez le plus de temps possible dans le laboratoire! Sautez sur l’occasion d’apprendre de nombreuses techniques qui sont liées ou non à votre projet. Ne gaspillez pas cette occasion!

 

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