Des étudiantes des stages d’été de BioCanRx se prononcent

Encore un été très vite passé, et les étudiants du premier cycle qui ont eu la chance de faire un stage de recherche en immunothérapie du cancer parrainé par BioCanRx ont achevé leurs travaux. Nous avons été vivement impressionnés par tout ce qu’ils ont appris et réalisé, et nous leur souhaitons beaucoup de succès dans leurs études et leur cheminement professionnel.

 

Curieux de savoir ce que faisaient ces étudiants? Nous avons demandé à deux étudiantes de nous parler de leur expérience. Nous vous présentons donc Oliva Craggs, qui a travaillé avec le Partenariat canadien contre le cancer (PCCC) au sein de l’équipe des Premières Nations, des Inuits et des Métis et de l’équipe de prévention, et Mary Agopian qui a travaillé au laboratoire du Dr Uri Tabori à l’Université de Toronto.

 

 

1. Qui êtes-vous? Où avez-vous fait vos études? Dans quel programme? Un fait amusant à votre sujet!

 

Olivia : Je m’appelle Olivia Craggs et je suis une étudiante crie de la Première Nation One Arrow. J’ai grandi à Vancouver, en Colombie-Britannique, où j’étudie actuellement la biochimie. Dans mes temps libres, j’aime faire de la randonnée, du camping, de la planche à neige et jouer au hockey!

 

Mary : Bonjour à tous! Je m’appelle Mary Agopian et j’ai obtenu un baccalauréat spécialisé en microbiologie et immunologie de l’Université McGill l’an dernier. Je suis maintenant dans ma première année d’un doctorat en biophysique médicale à l’Université de Toronto. Au cours de mes études de premier cycle, mon diplôme en microbiologie et immunologie m’a permis de découvrir que je suis passionnée par l’exploration du domaine de la médecine computationnelle. Mon stage d’été m’a permis d’explorer l’application des techniques informatiques dans la recherche sur le cancer. Un fait amusant à mon sujet est que je pratique le ballet depuis environ dix ans!

 

2. Pourquoi vouliez-vous faire de la recherche sur le cancer cet été?

 

Olivia : J’ai perdu beaucoup de personnes importantes dans ma vie à cause du cancer, y compris ma mère, mon grand-père, des enseignants et des entraîneurs. J’étais la principale aidante de ma mère pendant ses traitements pour le cancer du col de l’utérus, du foie et de la moelle épinière, ainsi que de mon grand-père pendant son traitement pour un lymphome non hodgkinien. Grâce à ces expériences, j’ai acquis une vue d’ensemble des soins contre le cancer pour les patients des Premières Nations et j’avais pour objectif de contribuer à la recherche sur le cancer.

 

Mary : Mon diplôme en microbiologie et immunologie m’a montré très tôt les effets dévastateurs, systémiques et rapides du cancer. L’occasion qui m’était offerte de combiner mes connaissances en immunologie à la bioinformatique pour contribuer à l’avancement du domaine de la résistance au traitement dans la réplication des cancers avec carence de réparation (RRD) était le moyen idéal de m’engager dans le domaine tout en aidant à faire progresser la possibilité d’améliorer la qualité de vie des patients.

 

3. Sur quoi avez-vous travaillé cet été? Qu’avez-vous découvert?

 

Olivia : J’ai travaillé avec le Partenariat canadien contre le cancer (PCCC) au sein de l’équipe des Premières Nations, des Inuits et des Métis et de l’équipe de prévention. Au moyen d’une analyse de l’environnement et d’entrevues avec des informateurs clés, nous avons cherché des approches dirigées par les Premières Nations en matière d’immunisation contre le VPH comme moyen de lutter contre le cancer du col de l’utérus. Il existe d’importantes lacunes dans les données en ce qui concerne les approches dirigées par les Premières Nations, et la plupart des approches étaient dirigées par des Métis ou concernaient la COVID-19.

 

Mary : Cet été, dans le laboratoire Tabori, j’ai travaillé sur l’étude des mutations génomiques qui affectent la réponse des patients au traitement par inhibiteur du point de contrôle immunitaire (ICI) dans la réplication des cancers avec carence de réparation (RRD). Les cancers RRD sont résistants à la chimiothérapie, mais il a été démontré qu’ils répondent au traitement par ICI (Nature Med 2022). Cependant, 70 % des cancers RRD sont résistants aux ICI. Par conséquent, nous avons entrepris d’étudier s’il existe des facteurs de résistance aux ICI dans les génomes des patients atteints de cancers RRD qui empêchent cette thérapie d’être une option de traitement efficace pour notre sous-population résistante.

 

Cette analyse reposait sur l’utilisation d’un pipeline de codage à barres des variants pour comparer les génomes de patients non résistants et résistants atteints de cancers RRD. Nous avons ensuite utilisé un script que j’ai créé pour identifier les mutations statistiquement et biologiquement pertinentes qui différencient les deux groupes.

 

Cette méthode nous a permis de découvrir que 493 gènes significativement mutés différencient les répondeurs au traitement par ICI des non-répondeurs chez les personnes atteintes de cancers RRD. Ces 493 gènes comprennent des gènes biologiquement pertinents et essentiels jouant un rôle dans la progression du cancer, la réponse aux dommages à l’ADN, la modification épigénétique et les gènes pouvant être ciblés par le traitement. Ces mutations dans ces gènes spécifiques peuvent conduire à une régulation positive ou à une régulation négative de voies oncogènes et immunitaires spécifiques. Par conséquent, ces mutations peuvent être utilisées pour des stratégies de traitement prédictif et combinatoire futur en aval, ce qui augmente les possibilités qu’un plus grand nombre de patients bénéficient de traitements ICI efficaces.

 

4. Quel a été un moment mémorable de votre stage d’été?

 

Olivia : Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir eu l’occasion de participer à divers projets avec le PCCC. Les équipes avec lesquelles j’ai travaillé m’ont apporté un soutien exceptionnel et m’ont aidée à perfectionner mes compétences en tant que chercheuse. Un moment mémorable pour moi est survenu en juillet lorsque j’ai eu l’occasion de participer avec mon équipe à la 43e assemblée générale annuelle de l’Assemblée des Premières Nations à Vancouver.

 

Mary : L’un des faits saillants de mon stage d’été au laboratoire Tabori a été les réunions de laboratoire. Le fait d’avoir un espace où de nouvelles recherches sont présentées, débattues et analysées a eu un impact significatif sur ma façon d’aborder la science.
La science est un processus collaboratif en constante évolution qui nous permet de progresser vers une meilleure qualité de vie. Cette expérience m’a permis de réfléchir de manière critique à la recherche et à son impact potentiel.

 

5. Quelle a été l’incidence de cette expérience de recherche sur votre cheminement professionnel?

 

Olivia : Cette expérience avec BioCanRx et le PCCC m’a permis d’acquérir une expérience précieuse en recherche et m’a initiée au domaine des politiques de la santé. Cette expérience m’a permis de confirmer que mon objectif était de faire carrière en sciences de la santé et m’a fait découvrir les lacunes importantes en matière de données qui sont apparentes dans le domaine de la santé des Premières Nations.

 

Mary: Cette expérience de recherche m’a permis d’explorer les pipelines de codage à barres des variants bioinformatiques, les techniques de visualisation et les méthodes statistiques d’analyse des données. L’expérience additionnelle acquise en bioinformatique et en médecine computationnelle m’a permis de réaffirmer ma passion pour le domaine. Cette expérience a également mis en évidence l’importance de comprendre les données combinées aux connaissances biologiques et informatiques pour parvenir à des conclusions significatives dans le domaine en constante évolution de la recherche sur le cancer.

 

6. Qu’espérez-vous pour le traitement et les soins du cancer pour l’avenir?

 

Olivia : J’espère que pour l’avenir des soins contre le cancer, toutes les formes de cancer pourront être traitées, peu importe le type de cancer ou le moment du diagnostic. J’espère que les traitements en pharmacie seront accessibles à tous les Canadiens, y compris ceux des réserves rurales, et que les remèdes traditionnels pourront être intégrés aux plans de traitement.

 

Mary : J’espère qu’en ce qui concerne le traitement et les soins du cancer, nous ferons progresser la recherche sur la résistance au traitement du cancer et les stratégies de traitement combinatoire. L’étude de la résistance au traitement permet à un plus grand nombre de patients de bénéficier de thérapies potentielles, ce qui améliore leurs perspectives générales et leur qualité de vie.