Rencontrez les participants de notre stage d’été pour étudiants autochtones – Alexandria McRorie

Alexandria McRorie

 

Salut! Je m’appelle Alexandria McRorie. Je suis une récente diplômée de l’Université de Calgary, où j’ai obtenu mon baccalauréat ès sciences en kinésiologie avec mineure en études autochtones internationales. Cet automne, je poursuivrai mes études à l’Université d’Ottawa en vue d’obtenir une maîtrise ès sciences en épidémiologie. En tant que fière membre de la Nation métisse de l’Alberta, et en particulier du district métis de Calgary Elbow, c’est un grand honneur pour moi d’avoir été choisie par deux fois comme bénéficiaire d’un stage d’été pour étudiant autochtone de BioCanRx.

 

  1. Parle-nous de tes projets de recherche antérieurs et de ce qui t’a amenée à en choisir les sujets.

    Lors de mon premier été avec BioCanRx, en 2022, j’ai eu le privilège de travailler au laboratoire du Dr Douglas Mahoney à l’Université de Calgary. Mon projet portait sur l’évaluation de l’activation des cellules CAR-T à récepteur antigénique chimérique CD19 après édition du génome CRISPR-Cas9. Je n’avais pas eu la chance de travailler dans un laboratoire humide avant cela, alors je suis immensément reconnaissante à BioCanRx d’avoir facilité cette précieuse expérience.
    L’été suivant, j’ai travaillé avec le Partenariat canadien contre le cancer, sous la direction de Joshua Tobias. Ma recherche visait à déterminer les meilleures pratiques pour amener les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis à participer aux comités consultatifs des patients et des familles. Cette expérience a fait ressortir l’importance des approches adaptées à la culture et axées sur la collectivité dans la prise de décisions en santé et a souligné que des stratégies de mobilisation efficaces sont essentielles pour que les interventions en santé soient inclusives et efficaces.

    Ma décision de faire de la recherche sur le cancer dans le cadre des stages d’été pour étudiants de BioCanRx est profondément ancrée dans des expériences personnelles. Plusieurs membres de ma famille ont subi des retards de diagnostic et de traitement de leur cancer, notamment à cause de difficultés d’accès aux soins de santé, de racisme institutionnalisé et d’une connaissance limitée du continuum du cancer. Motivée par ces expériences, je voulais trouver des façons de contribuer à la recherche sur le cancer qui a des effets positifs sur la vie des collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis. En m’engageant dans ce domaine, j’espère jouer un rôle dans la création d’un système de santé plus équitable et plus accessible qui offre de meilleurs résultats et un meilleur soutien aux individus et aux familles touchés par le cancer dans ces collectivités.
  2.  

  3. En quoi le programme de stages d’été pour étudiants t’a-t-il aidée à répondre à tes objectifs professionnels?
    Mon expérience dans le Programme des stages d’été pour étudiants autochtones de BioCanRx a été transformatrice et a joué un rôle déterminant dans mon cheminement de carrière. Le programme m’a permis d’acquérir une précieuse expérience pratique de la recherche sur le cancer tant en laboratoire qu’axée sur les stratégies — des possibilités auxquelles je n’aurais pas eu facilement accès par moi-même. Il m’a aussi mise en relation avec des mentors qui font désormais partie intégrante de mon parcours professionnel, universitaire et personnel.

    Grâce aux stages d’été pour étudiants, j’ai eu le privilège de présenter ma recherche à des événements prestigieux comme le colloque de recherche annuel de l’Institut du cancer Arnie-Charbonneau, le Sommet sur l’immunothérapie du cancer de 2022 et 2023 et le congrès de l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer. À l’occasion d’une présentation que j’ai faite à Ottawa, j’ai pu prendre contact avec les Drs Manoj Lalu et Dean Fergusson et leur équipe. Cette rencontre m’a permis de prendre connaissance de l’expertise et des possibilités immenses offertes à l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa, où je suis ravie de poursuivre mes études l’automne prochain. Je n’aurais pu imaginer cet avancement dans ma vie universitaire et professionnelle avant de travailler avec BioCanRx, et je dois une bonne partie de celui-ci au programme des stages d’été pour étudiants autochtones.
  4.  

  5. Quelles ressources ou quels systèmes de soutien t’ont été les plus utiles durant ton expérience de recherche?
    Le fait d’avoir été la première de ma famille à fréquenter l’université a été une expérience déterminante, mais stimulante, qui a mis en évidence les obstacles auxquels les jeunes autochtones font souvent face en poursuivant des études et une carrière dans les domaines des STIM. Le fait d’avoir accompli cet exploit est certainement une raison de célébrer, mais il l’est d’autant plus que je l’ai réalisé en solitaire. La méconnaissance du système d’enseignement supérieur au sein de ma famille a eu pour conséquence que j’avais peu de conseils pour passer à travers les cheminements complexes vers les carrières dans les domaines des STIM. Ma première année a été marquée par une courbe d’apprentissage abrupte, alors que je devais me débrouiller avec les inscriptions à l’université, l’aide financière et les attentes sur le plan des études.

    Devant ces difficultés, le soutien le plus important que j’aie trouvé a été par le biais des programmes de mentorat et réseaux de soutien. Des mentors qui avaient suivi des cheminements semblables m’ont offert des conseils et un soutien émotionnel précieux m’ont aidée à passer à travers les méandres de l’enseignement supérieur et des domaines des STIM. Dans le cadre du programme de BioCanRx, j’ai eu la chance d’avoir plusieurs mentors qui ont eu une influence considérable sur mon parcours universitaire, et je peux dire avec certitude que je ne serais pas là où je suis aujourd’hui sans leur soutien.
  6.  

  7. Quels conseils donnerais-tu aux autres étudiants autochtones qui songent à participer à des programmes de recherche comme celui-ci?
    À un étudiant autochtone qui envisage des programmes de recherche comme celui-ci, je dirais : tente ta chance et pose ta candidature. Ne te décourage pas si tu as l’impression de ne pas remplir les conditions préalables normalement exigées pour les fonctions de recherche. Tu pourrais être surpris de découvrir que tu as des compétences pertinentes, même si elles ne sont pas mentionnées explicitement dans ton curriculum vitæ. Il est important de saisir chaque occasion qui se présente à toi, même celles dont tu doutes ou qui te semblent en dehors de tes intérêts immédiats. Chaque expérience peut t’ouvrir de nouvelles portes — tout comme celle-ci l’a fait pour moi.

    Accepte l’inconnu et laisse chaque nouvelle expérience élargir tes connaissances et tes capacités. Des possibilités comme celle-ci ne t’offrent pas seulement de remplir des exigences de formation ou de carrière immédiates; elles te permettent aussi de te perfectionner, d’apprendre et de trouver de nouvelles façons de contribuer à ta collectivité et au domaine qui te passionne. Les parcours dans le domaine de la recherche et le milieu universitaire sont rarement linéaires, et les points de vue et les idées que tu apportes ont une valeur inestimable. Alors, vas-y avec confiance et curiosité, et laisse ton parcours se dérouler de façons aussi enrichissantes qu’inattendues.