Allison McNamara, membre PHQ de BioCanRx s’est entretenu avec Helene Hutchings, membre de l’Alliance des intervenants pour la recherche sur le cancer concernant sa participation à l’étude
Une grande part des progrès accomplis dans le domaine de la recherche sur le cancer provient des chercheurs en laboratoire. Cependant, on tend à accorder de plus en plus d’importance à un nouveau paradigme qui implique non seulement des scientifiques, mais qui demande également la coopération des patients cancéreux afin de mettre au point la prochaine génération de traitements contre le cancer. Les patients atteints de cancer jouent un rôle important dans ce processus, en guidant la réflexion des chercheurs et des médecins vers la conception de stratégies de traitement qui visent l’éradication du cancer, mais aussi l’obtention de la meilleure qualité de vie possible pour le patient. Bien que ce modèle favorisant la participation des patients soit encore au stade embryonnaire, des mesures sont prises pour améliorer la contribution des patients dans le processus.
Helene Hutchings, membre BioCanRx de l’Alliance des intervenants pour la recherche sur le cancer, a participé à une étude qui visait à évaluer quels étaient les effets les plus importants des traitements contre le cancer pour les patients atteints de cancer anal qui participaient aux essais cliniques. L’étude est connue sous le nom de Core Outcome Research Measures in Anal Cancer (CORMAC). Actuellement, les essais cliniques pour les patients atteints d’un cancer anal évaluent les résultats des traitements de diverses façons, mais les résultats des effets secondaires à court et à long terme pour le traitement du cancer sont limités. Plusieurs effets secondaires sont inévitables, mais permettent de déterminer ce qui peut améliorer la qualité de vie du patient parallèlement à l’éradication de la tumeur.
L’étude CORMAC visait à convenir d’une série de résultats déterminés, qui servirait de guide à toutes les études sur le cancer anal et qui permettrait de mesurer et de rapporter de façon uniforme les résultats des essais cliniques sur ce dernier. L’élaboration d’une série de résultats déterminés permettra aux chercheurs et aux cliniciens de mieux comprendre comment les patients atteints d’un cancer anal bénéficieront des nouvelles thérapies, en s’assurant que les effets secondaires et la qualité de vie de ceux-ci soient pris en considération.
L’étude CORMAC est un processus en deux étapes où un questionnaire international en ligne impliquant les patients et les professionnels de la santé a été réalisé. L’objectif de ce sondage était de déterminer quels résultats devaient être inclus dans la série de résultats déterminés, en plus de recueillir de l’information concernant l’expérience des patients quant au cancer anal. À la suite du sondage, une rencontre a eu lieu avec des groupes de représentants. Cette rencontre a permis aux participants de compléter un autre sondage et d’établir la valeur qu’ils attribuaient aux différents résultats. Une discussion avait également lieu entre les professionnels de la santé et les patients lorsque les réponses au sondage ne concordaient pas entre les deux groupes. Hutchings a remarqué que l’implication des patients atteints de cancer anal dans l’étude avait modifié les résultats des effets secondaires apparaissant sur la série de résultats déterminés, puisque leurs opinions différaient souvent de celles des cliniciens. Pour Hutchings, la participation des patients a vraiment permis de donner une voix à ces derniers et de convenir d’une série de résultats déterminés d’un commun accord. Ils ont ainsi pu inclure les effets secondaires importants aux yeux des patients atteints de cancer.
Cette étude unique ouvre la voie à l’implication des patients cancéreux dans le développement de stratégies pour déterminer les meilleurs résultats thérapeutiques. Cette étude encouragera non seulement les essais cliniques à mesurer une série de résultats déterminés, mais elle permettra également aux analyses et aux essais cliniques de déterminer beaucoup plus facilement la meilleure façon de traiter les patients.
Helene Hutchings est la PDG/fondatrice des organismes à but non lucratif Hair Donation Ottawa et Anal Cancer – A Bum Rap. Helene est originaire du Royaume-Uni et demeure à Ottawa avec son conjoint Lain et leurs trois filles. Elle s’est jointe à Coldwell Banker First Ottawa Realty en 2002 et aide ses clients avec leurs besoins en immobilier depuis ce moment.
Helene a reçu un diagnostic de cancer et a été traitée avec succès en 2010 à l’hôpital d’Ottawa. Elle a mis sur pied la campagne de financement Hair Donation Ottawa en 2011 dans le but de remercier la communauté médicale d’avoir sauvé sa vie. Elle a également créé Anal Cancer – A Bum Rap, qui offre un soutien entre pairs pour les patients internationaux atteints de cancer anal.
En mars 2016, Helene a reçu la Sovereign’s Medal for Volunteers.
Allison McNamara est une étudiante diplômée de l’Université d’Alberta, du Cross Cancer Institut à Edmonton, en Alberta. Son travail consiste à étudier le cancer colorectal et sa relation avec le système immunitaire.
Lors de ses études de premier cycle, Allison a travaillé dans un laboratoire d’immunologie et s’est intéressée au cancer un peu plus tard au cours de ses études en sciences. Le domaine en pleine croissance de l’immunothérapie du cancer l’a inspirée à combiner ses intérêts en biologie des tumeurs et en immunologie afin de contribuer à la recherche de traitements biothérapeutiques pour le traitement du cancer. Dans son travail de maîtrise, elle vise à mieux comprendre le système immunitaire d’une personne afin d’attaquer et d’éradiquer le cancer colorectal.
Allison a participé au Sommet de l’immunothérapie pour le traitement du cancer de BioCanRx en 2017 à titre de personnel hautement qualifié (PHQ) et a pris part aux séminaires de perfectionnement professionnel des PHQ ainsi qu’au BioCanRx Learning Institute. Allison s’intéresse de près à l’amélioration des vies des patients cancéreux et continue de traduire les résultats de ses recherches pour le cancer au public d’Edmonton et de défendre les intérêts des patients.