Faites connaissance avec deux stagiaires de BioCanRx

L’été tire à sa fin, tout comme le stage de recherche de 14 semaines en immunothérapie du cancer financé par BioCanRx de 15 étudiants de premier cycle universitaire brillants et enthousiastes. Nous sommes incroyablement fiers de l’apprentissage et du perfectionnement de nos étudiants d’été et leur souhaitons tout le succès possible dans leurs projets.

 

Voici un aperçu de ce qu’ont fait deux stagiaires cet été et de ce qu’ils ont retenu de leur expérience. Faites connaissance avec Angela Cheng, qui a travaillé avec le Dr Brad Nelson au Centre de recherche Deeley à Victoria, en Colombie-Britannique, et Mankerat Singh, qui a travaillé avec le Dr Byram Bridle à l’Université de Guelph!

 

1. Qui êtes-vous? Où étudiez-vous? Quel programme suivez-vous? Pouvez-vous nous mentionner un fait amusant vous concernant?

 

Angela Cheng

Angela Cheng (AC) : Bonjour! Je suis Angela, et je suis fière de dire que je suis née et que j’ai grandi dans la petite ville de Port Alberni. J’ai déménagé à Victoria il y a quatre ans pour entreprendre des études à l’Université de Victoria. Je termine actuellement mon dernier stage coopératif et j’obtiendrai mon baccalauréat en sciences en microbiologie en novembre prochain. Un fait amusant à mon sujet : j’aime en secret Nickelback.

 

Mankerat Singh (MS) : Je m’appelle Mankerat Singh et je suis un étudiant de premier cycle inscrit au programme des sciences biologiques de l’Université de Guelph. Cet été, j’ai eu la possibilité de réaliser un projet de recherche dans le laboratoire du Dr Byram Bridle, où j’ai étudié les effets de l’hypoxie sur les cellules dendritiques (CD). Hors du labo, j’ai plusieurs centres d’intérêt et passe-temps, dont l’agriculture, bien que j’aie passé presque toute ma vie en ville. Mon amour de l’agriculture vient de mes étés passés dans mon village ancestral, où s’étendent des milliers d’hectares de vergers et de champs magnifiques.

 

2. Pourquoi vouliez-vous faire de la recherche sur le cancer cet été?

 

MS :Je souhaitais faire de la recherche sur le cancer parce que j’ai un vif intérêt pour la santé humaine et la médecine. J’ai fait de la recherche sur le cancer auparavant et étudié la régulation des protéines pro-apoptotiques au moyen de micro-ARN. Au cours de la dernière année, j’ai eu l’occasion de me spécialiser en immunothérapie du cancer, car mon travail portait sur les vaccins dérivés de CD, les réactions aux interférons et la recherche dans le domaine des virus oncolytiques. Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde et est responsable d’un décès sur six. Je voulais, cet été, consacrer de mon temps à faire de la recherche qui bénéficierait en fin de compte aux patients cancéreux en accroissant l’efficacité des vaccins dérivés de CD.

 

Mankerat Singh

AC : e pense que le cancer est une maladie qui intrigue tout le monde, car il touche tant de vies, sans remède garanti. Mon intérêt pour le domaine est apparu lors d’un cours d’immunologie donné par mon superviseur actuel, Brad Nelson. Tout en apprenant au sujet des rouages complexes du corps humain qui empêchent l’apparition du cancer, je me suis mise à me demander comment nous pouvons retrouver cet équilibre quand les choses se mettent à mal tourner. Ensuite, j’ai commencé mon projet de spécialisation avec le laboratoire Nelson, qui a mené à mon stage d’été.

 

3. Sur quoi avez-vous travaillé cet été? Qu’avez-vous découvert?

 

AC : Cet été, j’ai étudié les relations entre le microenvironnement des tumeurs et l’activité immunitaire dans les tumeurs ovariennes séreuses de haut degré de malignité, en me concentrant sur les marqueurs de l’activité stromale et la transition épithélio-mésenchymateuse. J’ai alors pu élaborer un nouveau protocole d’analyse numérique des micromatrices tissulaires des tumeurs colorées par immunofluorescence.

 

MS : Mon travail de cet été a été très instructif en montrant comment les CD réagissent aux microenvironnements hypoxiques après avoir été injectés à des endroits périphériques chez des patients cancéreux. Nous avons constaté que la production de cytokines pro-inflammatoires et que la viabilité des cellules diminuent toutes les deux lorsque les CD sont exposées à l’hypoxie post stimulation. Dans les essais cliniques de vaccins dérivés de CD, certains groupes ont indiqué qu’aussi peu que 5 % des CD réussissent à migrer vers les ganglions lymphatiques proximaux, alors que les autres meurent ou restent inactives après l’injection. Nos résultats montrent que les conditions physiologiques d’oxygène dans le corps du patient contribuent à la mortalité des CD et à l’inefficacité des vaccins dérivés de CD après leur administration.

 

4. Décrivez un moment mémorable de votre stage de cet été?

 

MS : : L’expérience la plus mémorable et la plus agréable de l’été a été d’assister au Sommet sur l’immunothérapie du cancer 2017. Le fait d’assister à la conférence m’a exposé non seulement à de la recherche de pointe dans le domaine, mais aussi à des domaines qui méritent d’être étudiés plus à fond, et a généré des idées de projets de recherche. De plus, le fait de recevoir un prix pour ma recherche de BioCanRx lors du Sommet a été une expérience incroyablement gratifiante, qui renforcé ma conviction de faire de la recherche pendant ma carrière.

 

AC : Je suis toujours impressionnée par les efforts que déploient mes collègues pour organiser et tenir les activités sociales de l’équipe. Même si les activités sociales peuvent sembler ne pas être liées directement à la science, elles encouragent certainement un sain équilibre travail-vie personnelle, qui est essentiel pour la réussite à long terme et qui contribue grandement au dynamisme de notre labo. Le moment le plus mémorable de l’été a été lorsque le personnel de notre labo est allé faire du camping. Un soleil rayonnant, l’écoulement d’une rivière et une compagnie formidable — que demander de plus?

 

5. En quoi cette expérience de recherche influe-t-elle sur votre développement de carrière?

 

AC : L’expérience a aidé à façonner le futur médecin que je veux devenir. Tout de suite, je me suis sentie interpellée et mise au défi, tandis que je renforçais mes compétences, notamment en ce qui concerne la gestion du temps, la pensée critique et la prise de parole en public. De plus, j’ai été exposée à la réalité du cancer. Notre labo est situé dans l’hôpital, ce qui nous rappelle constamment pour qui nous travaillons. Le fait de pouvoir voir les deux côtés (la recherche et les patients qu’elle sert) m’a le plus frappée, m’encourageant à être un médecin qui fait le pont entre les deux; quelqu’un qui connaît bien la mécanique derrière les traitements, mais qui est aussi capable de démystifier le processus pour les patients.

 

MS : Ayant acquis une solide formation dans le domaine, je prévois que la recherche médicale sera un volet important de ma carrière. Le stage de BioCanRx m’a donné une excellente exposition au domaine de l’immunothérapie du cancer et a grandement contribué à mon choix de carrière. Je crois que la prochaine génération de chercheurs et de cliniciens-chercheurs devra prendre en compte et mettre en relief la physiologie humaine et les microenvironnements particuliers de la maladie. Vu cela, je m’estime très chanceux d’avoir acquis de l’expérience dans le domaine de l’hypoxie, car je crois que, jusqu’à maintenant, le milieu scientifique et les cliniciens-chercheurs ont largement sous-estimé l’importance de prendre en compte les conditions physiologiques d’oxygène lorsqu’ils mènent de la recherche médicale et conçoivent des thérapies.

 

6. Qu’espérez-vous pour le traitement du cancer dans l’avenir?

 

MS : Il est fort probable que je me spécialise en immunothérapie du cancer au cours de ma carrière, et je crois que le domaine va continuer de produire des thérapies efficaces contre le cancer. Je suis persuadé que le milieu scientifique et les cliniciens-chercheurs tiendront de plus en plus compte des conditions physiologiques des patients lorsqu’ils font de la recherche sur le cancer. La prise en compte de la physiologie du patient lors de la conception des thérapies contre le cancer améliorera l’efficacité des traitements, réduira le risque d’effets secondaires indésirables et devrait s’avérer être une stratégie rentable pour améliorer les résultats pour les patients.

 

AC : Je pense qu’on peut dire sans risquer de se tromper que nous espérons tous un avenir où l’on peut facilement prévenir et traiter le cancer. Cela peut arriver grâce aux efforts continus pour améliorer les méthodes de dépistage et de prévention. Au fur et à mesure de l’amélioration de la technologie, le stockage et l’analyse de données seront possibles sur de plus grandes échelles, permettant une compréhension et une comparaison holistiques des différents cancers. Une stratification accrue de la maladie sera possible et permettra des traitements plus personnalisés et ciblés. Des progrès importants ont déjà été faits, et j’espère qu’il y en aura beaucoup plus dans l’avenir.