Des étudiantes des stages d’été de BioCanRx se prononcent!

Encore un été très vite passé, et les 17 étudiants du premier cycle qui ont eu la chance de faire un stage de recherche en immunothérapie du cancer parrainé par BioCanRx ont achevé leurs travaux. Nous avons été vivement impressionnés par tout ce qu’ils ont appris et réalisé, et nous leur souhaitons beaucoup de succès dans leurs études et leur cheminement professionnel.

 

Pour vous donner une petite idée de ce qui motive ces étudiants et des projets auxquels ils ont oeuvré cet été, nous avons demandé à deux étudiants de nous parler de leur expérience de stage. Voici donc Shayna Earle, qui a travaillé aux côtés du Dr. David Latulippe à Université McMaster, et Nikesh Chander, qui a travaillé auprès de Dr. Manoj Lalu et Dr. Dean Fergusson à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa.

 

Shayna Earle

Nikesh Chander

 

1. Qui êtes-vous? Où avez-vous fait vos études? Quel est votre programme? Un fait amusant à votre sujet!

 

SE : Bonjour à tous! Je m’appelle Shayna Earle. Je suis originaire de Rothesay, au Nouveau-Brunswick, et je travaille actuellement à l’obtention de mon diplôme en génie chimique et biomédical à l’Université McMaster. Un fait amusant à mon sujet est que je fais de la nage synchronisée depuis l’âge de 5 ans et que je suis membre de l’équipe de compétition de McMaster.

 

NC : Mon nom est Nikesh Chander. J’ai grandi dans la région d’Ottawa et je suis maintenant à l’Université d’Ottawa en troisième année d’un programme de baccalauréat en sciences avec spécialisation en médecine moléculaire et translationnelle. Dans mes temps libres, j’aime programmer des jeux et jouer de la guitare.

 

2. Pourquoi avez-vous voulu faire de la recherche sur le cancer cet été?

 

SE: Le cancer touche des millions de personnes dans le monde et est devenu un aspect de la vie quotidienne comme nous le savons, mais je crois vraiment que la thérapie génique est l’avenir du traitement du cancer. Ayant eu l’occasion de collaborer à la fabrication de virus oncolytiques pour la thérapie génique, j’ai pu contribuer directement à une avancée importante dans le domaine des soins de santé. Non seulement la biofabrication m’intrigue du point de vue de l’ingénierie, mais l’utilisation de virus oncolytiques ajoute une complexité biologique qui éveille ma curiosité. En plus de susciter mon intérêt sur le plan professionnel, le cancer est une maladie qui a touché directement ma famille proche et je pense que toute contribution que je peux apporter à la lutte contre cette maladie m’apporterait beaucoup de fierté et de gratitude.

 

NC : Je souhaitais participer à un projet de recherche sur le cancer cet été pour plusieurs raisons. Avant tout, je voulais contribuer à une recherche cliniquement pertinente qui pourrait avoir un impact positif sur la vie du plus grand nombre de personnes possible. Dans le cadre de mes recherches, j’espère diffuser des travaux que les cliniciens pourront utiliser à l’avenir pour obtenir des résultats plus favorables pour les patients atteints de cancer. Je trouve que la possibilité d’aider les autres dans la recherche sur le cancer est extrêmement motivante et constitue une influence majeure sur les travaux que j’ai choisi de poursuivre cet été.

 

3. Sur quoi avez-vous travaillé cet été? Qu’avez-vous découvert?

 

SE : Cet été, j’ai eu l’occasion de travailler dans le groupe du laboratoire Latulippe à l’Université McMaster, où j’ai effectué de la recherche expérimentale combinée à la simulation économique axée sur la fabrication de virus thérapeutiques. En modélisant la production de virus pour la thérapie génique à l’aide du logiciel BioSolve, nous avons réalisé une série de scénarios et de tests afin de définir les étapes qui sont des facteurs clés de coûts dans le processus et d’améliorer notre compréhension de la production globale de virus au-delà du laboratoire. Sur le plan expérimental, j’ai pu concevoir des expériences qui ont analysé certaines opérations unitaires en termes de coût, d’efficacité et de conformité aux exigences réglementaires. La capacité de fabriquer des thérapies virales de manière rentable est essentielle au développement de nouveaux traitements contre le cancer.

 

NC : Cet été, j’ai travaillé sur une revue systématique et une méta-analyse de données individuelles de patients dans le cadre du groupe Blueprint, codirigé par le Dr Manoj Lalu et le Dr Dean Fergusson. Le projet visait à explorer et à identifier les modificateurs d’effet potentiels qui pourraient avoir un impact sur l’efficacité et la sécurité de la thérapie par cellules T à récepteur d’antigène chimérique (CAR) chez les participants atteints d’hémopathies malignes. J’ai extrait les données de base, de traitement, de résultats et d’événements indésirables de 2053 participants individuels à travers 96 essais CAR-T et j’ai trouvé dans des analyses préliminaires que le type de cancer, la cible CAR-T et le nombre de traitements précédents ont un impact sur l’obtention d’une réponse complète.

 

4. Quel a été un moment mémorable de l’été dernier pendant votre stage?

 

SE : En travaillant dans le groupe du laboratoire Latulippe, j’ai pu faire de nombreuses expériences pratiques, tant au laboratoire qu’à la maison en effectuant des travaux de simulation. Je suis reconnaissante d’avoir pu entrer dans le laboratoire malgré les protocoles liés à la Covid-19. L’une des principales leçons que je tirerai de cette expérience est non seulement qu’on doit apprendre à être indépendants dans un laboratoire, mais aussi qu’on doit pouvoir concevoir, adapter et ajuster nos expériences en fonction des résultats. La nature itérative de la recherche est quelque chose que j’ai toujours trouvé intriguant et le fait d’être dans un environnement favorable où j’ai pu sortir de ma zone de confort m’a permis d’apprendre plus que je n’aurais jamais cru possible.

 

NC : Le temps que j’ai passé à travailler avec le groupe Blueprint cet été a été une expérience inoubliable! J’ai eu la chance de travailler avec une équipe qui m’a bien soutenu et qui m’a permis de développer davantage mes compétences en tant que chercheur. J’ai apprécié mon expérience de présentation au groupe et j’ai été particulièrement reconnaissant de l’opportunité de recevoir des commentaires opportuns et judicieux sur mon travail, ainsi que sur mes compétences en communication scientifique. Cette expérience a été très mémorable et m’a donné un précieux portrait de la collaboration qui est nécessaire dans la recherche.

 

5. Comment cette expérience de recherche a-t-elle influencé votre parcours de carrière?

 

SE : Mon diplôme et mes cours créent un lien entre l’ingénierie et les sciences de la santé, la partie génie chimique étant axée sur le développement de processus. Ces compétences font directement partie des outils nécessaires pour travailler dans le domaine de la bioproduction car elles se rattachent aux connaissances biologiques et pharmaceutiques associées à l’optimisation des processus de fabrication.

 

L’expérience acquise dans le vaste domaine en pleine expansion de la bioproduction m’a ouvert les yeux sur de nombreuses possibilités de carrière. Les liens que j’ai établis grâce à cette recherche et à mon expérience pratique m’ont permis d’acquérir des compétences et des connaissances que j’espère utiliser dans les années à venir. Les produits pharmaceutiques et l’amélioration de la fabrication de nouveaux traitements peuvent jouer un rôle clé dans le coût des traitements et dans l’accessibilité des produits dérivés. À long terme, j’espère pouvoir travailler dans le but de rendre les nouveaux traitements plus réalisables et d’optimiser les processus existants. Les contacts que la bourse d’études BioCanRx m’a permis d’établir cet été constituent et continueront de constituer une étape essentielle pour l’atteinte de mes objectifs.

 

NC : Cette expérience a renforcé mon désir de poursuivre une carrière de clinicien-scientifique. À long terme, je veux travailler dans une carrière où je peux faire une différence dans la vie des patients, à la fois par un traitement direct et indirectement par la diffusion de recherches qui font évoluer la pratique. Cette bourse d’été m’a permis d’acquérir une expérience précieuse dans un domaine de recherche que j’espère poursuivre et de développer les compétences qui seront nécessaires pour atteindre mes objectifs de carrière.

 

6. Quel espoir nourrissez-vous pour le traitement et les soins futurs pour le cancer?

 

SE : Avant tout, j’espère que le traitement du cancer sera une réalité pour un plus grand nombre de types de cancer, même ceux aux stades les plus avancés. J’espère surtout que ces thérapies seront largement accessibles à toutes les populations. L’industrie pharmaceutique pose de nombreux obstacles, mais en mettant au point de nouveaux traitements efficaces et rentables, davantage de patients pourront bénéficier des traitements vitaux dont ils ont besoin. Qu’il s’agisse d’améliorer les méthodes actuelles ou de mettre en œuvre de nouvelles thérapies, il est tout aussi important de trouver le remède que de le faire parvenir aux patients.

 

NC : J’imagine un avenir où toutes les formes de cancer pourront être traitées de manière sûre et efficace. Un avenir où les patients atteints de cancer ne craignent pas leur diagnostic, mais sont plutôt en mesure de mener une vie longue et saine. Je pense que cet avenir reposera sur une abondance de thérapies anticancéreuses qui agissent chacune le plus efficacement sur des patients cancéreux particuliers présentant des caractéristiques de base spécifiques, permettant aux cliniciens de sélectionner l’option thérapeutique la plus adaptée à chaque patient.

 

7. Contribution générale du superviseur de la recherche :

 

La recherche scientifique est souvent mal comprise. L’un des plus grands défis consiste à élaborer d’abord la question à laquelle il faut répondre. Puis, lorsque vous vous efforcez de répondre à cette question, comme me l’a dit un jour un ancien mentor, il est important de considérer la recherche comme une nouvelle recherche, c’est-à-dire le processus consistant à chercher encore et encore les réponses. Comme Martin Schwartz l’a écrit de manière si élégante dans son article de 2008 sur l’importance de la stupidité dans la recherche scientifique (The importance of stupidity in scientific research) (allez lire cet article!), « l’une des belles choses de la science, c’est qu’elle nous permet de trébucher, de nous tromper toujours et encore et d’être en paix avec cela tant que nous apprenons quelque chose à chaque fois ».

 

Pour les étudiants, le stage d’été est une occasion formidable de voir comment la science et la recherche fonctionnent de « l’intérieur ». Soyez prêt à travailler en équipe et profitez de votre stage pour améliorer vos compétences en communication. Travailler en étroite collaboration avec des membres expérimentés de notre groupe de recherche offre d’excellentes occasions d’apprentissage. Une expérience à ne pas manquer.