Des étudiantes des stages d’été de BioCanRx se prononcent!

Encore un été très vite passé, et les 15 étudiants du premier cycle qui ont eu la chance de faire un stage de recherche en immunothérapie du cancer parrainé par BioCanRx ont achevé leurs travaux. Nous avons été vivement impressionnés par tout ce qu’ils ont appris et réalisé, et nous leur souhaitons beaucoup de succès dans leurs études et leur cheminement professionnel.

 

Pour vous donner une petite idée de ce qui motive ces étudiants et des projets auxquels ils ont oeuvré cet été, nous avons demandé à deux étudiants de nous parler de leur expérience de stage. Voici donc Emily Brown, qui a travaillé aux côtés du Dr. John Bell à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, et Michael Hall, qui a travaillé auprès de Megan Levings à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique.

 

1. Qui êtes-vous? Où avez-vous étudié? Dans quel programme? Dites-nous quelque chose d’amusant à votre sujet.

 

Emily Brown

Emily: Mon nom est Emily Brown et j’ai obtenu un baccalauréat avec une spécialisation en biochimie et biotechnologie à l’Université Carleton. J’ai travaillé au laboratoire du Dr John Bell de l’Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa cet été et je vais entreprendre des études de maîtrise à l’Université d’Ottawa au laboratoire du Dr John Bell et de la Dre Carolina Ilkow en septembre. Ce que je peux dire d’amusant à propos de moi est que j’adore apprendre à jouer différents instruments de musique. Le prochain que j’aimerais apprendre est l’accordéon!

 

Michael Hall

Michael: Bonjour! Mon nom est Michael et je suis actuellement en 4e année du programme de premier cycle en microbiologie et immunologie à l’Université de la Colombie-Britannique (UCB). À l’extérieur de l’école, je joue dans la ligue de soccer masculine de Vancouver. De plus, je suis entraîneur pour les gardiens de but de plusieurs groupes d’âge et niveaux.

 

2. Pourquoi désiriez-vous effectuer des recherches sur le cancer cet été?

 

Emily: Mon désir d’effectuer des recherches sur le cancer s’explique par le fait que ma famille, comme plusieurs autres familles, a été touchée par cette maladie. Contribuer au développement de thérapies nouvelles ou améliorées contre le cancer est extrêmement enrichissant. Depuis que j’ai travaillé un été au laboratoire de Dr John Bell et que j’ai découvert comment les immunothérapies permettaient d’utiliser le système immunitaire d’un patient pour combattre son propre cancer, je suis motivée à en apprendre davantage et à prendre part à la recherche sur ces thérapies contre le cancer.

 

Michael: Lorsque j’ai entrepris mes recherches sur le cancer, j’y pensais jour et nuit. Le cancer provient d’une mutation de notre ADN qui entraîne une division cellulaire incontrôlable. Un des plus gros enjeux lors du traitement du cancer provient du fait que les cellules cancéreuses ressemblent étrangement aux cellules saines. Comment faire pour s’attaquer uniquement aux cellules néfastes? Le défi qui consiste à retirer toutes les cellules cancéreuses tout en gardant nos cellules saines intactes me fascine et me motive à poursuivre la recherche sur le cancer. J’avais envie de faire de la recherche dans ce domaine cet été puisque je souhaitais apprendre davantage concernant les thérapies cellulaires et comment les optimiser pour rendre nos traitements efficaces.

 

3. Sur quoi avez-vous travaillé cet été? Qu’avez-vous découvert?

 

Emily: Mon projet de recherche cet été visait à comprendre le rôle des complexes de ramaniement de la chromatine de la famille SWI/SNF dans la virothérapie oncolytique. Pour ce faire, j’ai effectué des expériences qui consistaient à infecter la cellule hôte avec des virus oncolytiques tout en attaquant les éléments du complexe SWI/SNF pour vérifier si cela altérerait la sensibilité des cellules aux virus. Pour étudier leur trajectoire, je me suis tournée vers le séquençage. J’ai préparé et envoyé des échantillons de lignées cellulaires qui ont été attaquées de diverses façons et qui ont reçu différents traitements de virothérapie oncolytique pour un séquençage de l’ARN, dans l’espoir que la différence d’expression des gènes entre les divers types de cancer et les conditions de traitement puissent nous éclairer quant aux trajectoires impliquées dans la médiation de la sensibilité virale des lignées cellulaires déficientes du complexe SWI/SNF.

 

Michael: Cet été, j’ai travaillé au laboratoire Megan Levings de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique. Ce laboratoire étudie les lymphocytes T régulateurs (Tregs), un sous-type de lymphocytes T qui supprime la réponse immunitaire et prévient l’auto-immunité. Le laboratoire vise à utiliser la thérapie des lymphocytes T régulateurs pour prévenir la maladie du greffon contre l’hôte (GVHD), qui survient suite aux greffes de cellules souches hématopoïétiques. Cependant, générer un grand nombre de Tregs pour la thérapie est un véritable défi. En préparation aux essais cliniques futurs se penchant sur la thérapie cellulaire par les cellules souches thymiques, j’ai testé quelques derniers paramètres afin de finaliser nos procédures standards d’opération (PSO) pour l’isolation et l’expansion de ces cellules, conformément aux normes des bonnes pratiques de fabrication (BPF). Une partie de mon travail consistait à étudier le temps d’incubation et le moyen de stockage des cellules thymiques avant de procéder. J’ai découvert que la viabilité des Tregs isolés diminuait au fil du temps et que le moyen de stockage avait peu d’incidence sur la viabilité, la récupération et la pureté des Tregs isolés. De plus, j’ai testé l’effet des journées de restimulation et d’une supplémentation des niveaux d’IL-2 et de rapamycine sur la qualité des Tregs. Je n’ai pas observé de différences au niveau de l’expansion, de la viabilité ou de l’expression du gène FOXP3 entre les cellules restimulées au cours de la 9e à la 14e journée. Je n’ai pas observé de différences marquées non plus au niveau de l’expansion, de la viabilité ou de l’expression du gène FOXP3 selon la supplémentation de 300IU/ml ou 1000 IU/ml d’IL-2. Par contre, l’expression du gène FOXP3 était plus faible au jour 7 lorsque la rapamycine n’était pas ajoutée avant la deuxième journée.

 

4. Quel a été le moment le plus marquant de votre expérience de recherche cet été?

 

Emily: Le moment qui m’a le plus marqué est lorsque j’ai eu la chance d’assister à un atelier de bioinformatique afin d’apprendre comment analyser et comprendre les données bioinformatiques. Les approches bioinformatiques sont de puissants outils de recherche et c’est complètement différent des méthodes auxquelles je suis habituée. Il était très excitant d’avoir la chance de découvrir de nouvelles approches et ça m’a donné envie d’approfondir le sujet au cours des prochaines années.

 

Michael: J’ai adoré toute mon expérience au laboratoire Levings. Je me suis fait des amis et chaque membre du laboratoire a été très aidant. Il n’y a pas de mots pour décrire à quel point ma superviseure était géniale. J’ai fait des erreurs dans le laboratoire et elle m’a toujours soutenu et a fait preuve de patience, ce qui m’a permis de m’améliorer de jour en jour. D’ailleurs, je poursuis mon travail au laboratoire pour un autre 4 mois tant j’ai adoré mon expérience!

 

5. Quelle sera l’incidence de cette expérience de recherche sur votre parcours professionnel?

 

Emily: Mon stage étudiant de BioCanRx m’a confirmé que la virothérapie oncolytique (thérapie immunologique contre le cancer) est une aire de recherche qui me passionne vraiment et dans laquelle je souhaiterais poursuivre ma carrière. Réaliser tout le travail, le dévouement et les efforts collaboratifs investis dans l’amélioration des traitements immunologiques contre le cancer cet été était à la fois incroyable et inspirant. Mon stage étudiant m’a également permis de développer des compétences utiles que je pourrai facilement appliquer à ma maîtrise et à mes expériences de recherche futures. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir eu la chance d’obtenir ce travail et cette opportunité d’apprentissage incroyables.

 

Michael: Mon but serait d’étudier en médecine, mais j’ai tellement aimé mon expérience au laboratoire que je considère définitivement les études supérieures, ce qui me permettrait de poursuivre la recherche. Je considère également faire une demande au programme combiné MD/PhD afin d’étudier à la faculté de médecine sans devoir mettre un terme à mes activités de recherche.

 

6. Quels sont vos espoirs pour les soins et traitements futurs contre le cancer?

 

Emily: Je crois que les traitements immunologiques contre le cancer sont très prometteurs. Je souhaite que le travail acharné de tous les chercheurs puisse faire en sorte que les méthodes de dépistage et les thérapies soient améliorées et accessibles aux patients, afin que les diagnostics de cancer puissent un jour être associés à des traitements sécuritaires et efficaces plutôt qu’à la peur et aux souffrances.

 

Michael: Étant donné qu’un Canadien sur deux recevra un diagnostic de cancer au cours de sa vie, j’espère que nous pourrons trouver des thérapies novatrices qui préviendront le cancer tout en améliorant les résultats des traitements afin d’offrir de meilleures chances de survie aux patients atteints de cancer.