Un autre essai sur la thérapie T-CAR fabriquée au Canada fondé sur la capacité de fabrication au Canada

Par Heather Blumenthal

 

Depuis que BioCanRx existe, il a financé d’importantes recherches en immunothérapie, aidant à faire d’une nouvelle avenue prometteuse une réalité pour les Canadiens dont le cancer n’a pas répondu à d’autres traitements. Une part tout aussi importante de son travail, toutefois, a été de développer l’infrastructure nécessaire pour fournir la capacité de fabrication et d’essai ici au Canada, par l’entremise de son soutien à des installations principales partout au pays.

 

Aujourd’hui, grâce aux investissements de BioCanRx, nous avons la capacité de fabriquer ici au Canada des cellules T-CAR (récepteur d’antigène chimérique), une des avenues les plus prometteuses pour l’immunothérapie. La thérapie T-CAR consiste à enrichir les cellules T d’un patient atteint de cancer au moyen d’un gène CAR contenant des récepteurs qui se lient à des protéines spécifiques, ou antigènes, présentes à la surface de cellules cancéreuses. Ceci aide le système immunitaire du patient à mieux combattre le cancer.

 

BioCanRx finance maintenant les essais cliniques et études dynamisantes d’essais cliniques qui ont été rendus possibles par cette capacité de fabrication.

 

Il y a d’abord eu l’essai clinique CLIC-01, dirigé par la Dre Natasha Kekre de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et qui mettait l’accent sur l’antigène CD19. Maintenant, le Dr Kevin Hay de l’Institut de recherche sur le cancer de la C.-B. (avec un soutien supplémentaire de la Fondation du cancer de la C.-B.) dirige le développement d’un second essai clinique (CLIC 02), qui vise l’antigène CD22 et sera le premier livrable du système complet « d’antigène à clinique » mis au point par BioCanRx.

 

Ces essais ciblent tous deux les cancers du sang à cellules B et, affirme le Dr Hay, « sont interdépendants pour ce qui est du développement de thérapies à base de cellules T-CAR pour les patients ». Les essais font aussi l’objet d’un partage de personnel, ce qui fait que les projets bénéficient l’un de l’autre et s’entraident de façons pratiques. Ce nouvel essai se rattache également à une autre étude dynamisante de BioCanRx dirigée par le Dr Scott McComb du Conseil national de recherches, qui développe des CAR ciblant en même temps de multiples antigènes du cancer à cellules B, dont le CAR CD22 que le Dr Hay utilise dans sa recherche comme fondement pour l’essai CLIC-02.

 

L’essai CLIC-01 est fondé sur des récepteurs ciblant le CD19, pour lesquels d’autres produits commerciaux sont disponibles. La nouveauté de ce premier projet, selon le Dr Hay, était le recours à une installation de biofabrication canadienne pour fabriquer les cellules T-CAR ciblant le CD19. Son projet, qui se concentre sur le CD22, est, dit-il, « plus proche de la base, » puisqu’à l’heure actuelle, il n’existe sur le marché aucune thérapie approuvée axée sur le CD22, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde.

 

« Nous apportons de plus en plus tôt aux patients canadiens les essais cliniques sur la thérapie T-CAR, » dit le Dr Hay.

 

Ces travaux combleront une importante lacune quant aux options pour traiter les cancers du sang à cellules B, puisque les patients ne répondent pas tous à la thérapie T-CAR ciblant le CD19.

 

À l’heure actuelle, le Dr Hay rassemble les recherches et connaissances nécessaires pour appuyer une demande d’essai clinique à Santé Canada, qu’il s’attend à présenter d’ici la fin de l’année. Une fois l’approbation de Santé Canada reçue, il prévoit réaliser simultanément deux essais de phase 1, soit un pour la leucémie et un pour le lymphome. Les essais viseront à déterminer la dose optimale pour la thérapie T-CAR en commençant à un niveau bas et en augmentant graduellement si aucun effet secondaire toxique n’est constaté à ce niveau. Le Dr Hay a déjà obtenu du financement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour l’essai sur le lymphome et attend des réponses à d’autres demandes de financement pour l’essai visant la leucémie. Ainsi, une fois obtenue l’approbation de Santé Canada, le Dr Hay et son équipe pourront démarrer les deux essais CLIC-02 aussi rapidement que possible.

 

Le projet, et ses résultats potentiels, fait ressortir l’importance de l’approche intégrée de BioCanRx à l’avancement de la recherche sur le cancer, une approche qui réunit les chercheurs, leur recherche et l’infrastructure dont ils ont besoin pour améliorer les résultats pour les personnes atteintes de cancer et, en bout de ligne, sauver des vies.

 


 

Heather Blumenthal écrit au sujet de la santé et de la recherche en santé depuis une vingtaine d’années et n’a jamais cessé d’être fascinée par les progrès qu’accomplissent les chercheurs canadiens.