Approches novatrices de formation stratégique

Par Heather Blumenthal

 

Taylor Jamieson-Datzkiw, PHQ de BioCanRx (L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa)

La formation de la prochaine génération de chercheurs en santé fait partie du mandat de tout organisme de financement de la recherche, et BioCanRx ne fait pas exception. Nous prenons toutes les mesures qui sont habituellement prises par de nombreux organismes de financement de la recherche, par exemple, en soutenant les étudiants de tous les niveaux ainsi que les boursiers postdoctoraux.

 

C’est ce que nous faisons à BioCanRx, et nous le faisons très bien. Mais, selon Megan Mahoney, le Réseau offre aussi des programmes uniques et novateurs, notamment des programmes visant à former le personnel hautement qualifié (PHQ) pour qu’il puisse travailler dans le domaine de la biofabrication et d’autres programmes destinés aux chercheurs du Réseau. En tant que directrice des affaires scientifiques et des programmes de formation chez BioCanRx, la Dre Mahoney peut directement constater les besoins des chercheurs et des stagiaires en immunothérapie du cancer.

 

« Il faut tout un réseau d’experts pour passer du laboratoire au chevet du patient, dit-elle. Nous offrons une formation très ciblée pour combler les lacunes définies par notre PHQ et nos chercheurs du Réseau. »

 

Commencer tôt

 

L’approche ciblée de BioCanRx commence tôt, à l’école secondaire. Pour ce qui est de ces élèves, l’objectif de BioCanRx est de les amener à s’intéresser très tôt à une carrière en immunothérapie du cancer. L’organisation travaille avec Parlons sciences pour offrir des leçons pratiques, des visites de laboratoires et des ateliers dans les écoles secondaires avec des chercheurs qui parlent de ce qu’ils font et font participer les élèves. À ce jour, BioCanRx a fait participer plus de 10 000 élèves du secondaire à ces activités. En raison de la COVID-19, ces activités se déroulent maintenant toutes – avec succès – dans un cadre virtuel. Cependant, même avant la pandémie, la Dre Mahoney travaillait avec Parlons sciences pour trouver des moyens de mieux faire participer les jeunes des milieux ruraux et les jeunes Autochtones, qui sont moins susceptibles de participer à un atelier Parlons sciences à leur école. La pandémie a accéléré ce processus et aujourd’hui, BioCanRx a mis au point des modules qui sont transmis aux enseignants qui les utilisent en classe afin d’encourager les jeunes à participer.

 

« C’est une occasion vraiment importante de briser certaines barrières », dit la Dre Mahoney.

 

Le programme de stages d’été pour étudiants est un autre programme phare qui fait participer les étudiants dès le début de leurs études. Ce programme de stage rémunéré de 14 semaines permet aux étudiants de premier cycle de faire de la recherche pratique dans un laboratoire, avec tout ce que cela comprend, comme les réunions de laboratoire et les présentations. Les étudiants participants sont également invités à présenter des affiches sur leurs travaux au Sommet scientifique annuel de BioCanRx. Les stagiaires de cet été sont présentés ici.

 

« C’est un gros investissement de notre part, déclare la Dre Mahoney. Mais ces bourses de participation au Sommet ouvrent les portes des laboratoires aux étudiants et leur permettent de faire partie de toute la communauté de l’immunothérapie. »

 

Appuyer la recherche translationnelle

 

D’autres initiatives de formation, notamment des ateliers approfondis, s’adressent davantage aux chercheurs du Réseau. Ils les aident à naviguer dans les eaux peu familières qu’ils doivent traverser pour transformer leurs découvertes en traitements et thérapies pouvant être offerts en clinique. BioCanRx propose des ateliers de formation sur les étapes de la recherche translationnelle, notamment la compréhension du processus préclinique, la collaboration avec les organismes de réglementation, la mise en place d’un essai clinique, etc. BioCanRx conçoit des programmes de formation en fonction des besoins définis par ses chercheurs.

 

« À mesure que les chercheurs du Réseau progressent dans le pipeline de la recherche, notre formation évolue avec eux, explique la Dre Mahoney. La commercialisation, la propriété intellectuelle, l’octroi de licences, l’attraction d’investisseurs – ce sont tous des enjeux que les chercheurs doivent connaître. »

 

La biofabrication est un domaine qui gagne en importance, non seulement pour l’immunothérapie mais aussi pour toutes les thérapies biologiques de pointe qui utilisent des cellules ou des virus pour traiter les maladies. Elle joue un rôle crucial dans le cheminement des découvertes de laboratoire à la clinique. Son importance a été soulignée par l’incapacité du Canada à produire les vaccins contre la COVID-19 ici, au Canada.

 

BioCanRx a ouvert la voie en établissant des installations de biofabrication à grande échelle et de point de service au Canada. Mais les installations ne peuvent pas fonctionner sans PHQ pour les exploiter. Dans le cadre de l’une de ses initiatives de formation les plus novatrices, BioCanRx s’associe à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et au Collège Algonquin d’Ottawa pour offrir un programme de microcertification sur les bonnes pratiques de fabrication (BPF), le système en vertu duquel les produits thérapeutiques sont fabriqués de manière à garantir la qualité et la sécurité. Le lancement de ce programme de microcertification est prévu pour cette année.

 

Ce programme de microcertification servira de complément à un autre programme de formation, un partenariat entre BioCanRx et le créateur du programme, l’IRHO, appelé Partenariat canadien pour la recherche en excellence de fabrication d’immunothérapie ou CanPRIME. CanPRIME réunit les programmes complémentaires de formation collégiale (Collège Algonquin) et universitaire (Université d’Ottawa), ainsi que l’expertise inestimable de l’industrie, afin de générer du PHQ adapté aux besoins par le biais de stages pratiques et rémunérés dans un environnement BPF de biofabrication.

 

Consciente de l’importance et de l’impact d’un tel programme de formation, son architecte, la Dre Jennifer Quizi, directrice des opérations de fabrication de biothérapies chez BioCanRx, dirige l’expansion des programmes du niveau régional au niveau national. Grâce à l’important soutien financier et logistique de BioCanRx, CanPRIME 2.0 tirera parti de l’initiative de biofabrication au point de service de l’organisation pour rendre ce programme de formation unique accessible à plus de 30 participants au cours des trois prochaines années dans l’une des quatre installations de point de service partenaires au Canada. Il est important de noter que CanPRIME 2.0 créera une réserve de membres du PHQ dont on a grandement besoin et qui posséderont une expérience et une capacité de commercialisation inestimables pour tout emploi futur dans le secteur de la bioproduction.

 

Mobiliser les patients

 

BioCanRx a fait de la mobilisation des patients un élément clé de son programme de formation. Depuis 2017, BioCanRx réunit des patients et des stagiaires à l’Institut d’apprentissage qui est offert au Sommet annuel sur l’immunothérapie du cancer. Les patients bénéficient énormément de l’information qui leur est fournie sur les progrès récemment réalisés en recherche sur l’immunothérapie du cancer. Mais les stagiaires bénéficient également des occasions qui leur sont offertes de mieux prendre conscience de l’expérience réelle vécue par les patients atteints de cancer et de leurs besoins. Les patients et les stagiaires sont regroupés dans le cadre d’un « système de jumelage » pour que chacun tire le meilleur parti possible du Sommet. Une fois le Sommet terminé, ils travaillent ensemble à produire un rapport de diffusion afin de partager leurs impressions avec la communauté élargie de l’immunothérapie.

 

Brittany Umer a contribué à la création de l’Institut d’apprentissage et a été l’une des premières stagiaires à y participer alors qu’elle était doctorante en microbiologie médicale et en immunologie à l’Université de l’Alberta. Cette participation a eu une influence considérable sur son choix de carrière.

 

« J’ai trouvé cette expérience tellement précieuse et enrichissante que j’ai fait carrière dans ce domaine, dit-elle. Je travaille maintenant dans l’industrie pharmaceutique et dans le secteur de la consultation en soins de santé, où l’un des principaux axes de mon travail est l’orientation-patient et l’intégration des perspectives du patient dans ces domaines. »

 

« L’Institut d’apprentissage s’est avéré être l’une des initiatives de formation les plus populaires que BioCanRx offre, affirme la Dre Mahoney, le nombre de demandes de stagiaires qui veulent apprendre des patients augmentant chaque année. Les deux parties acquièrent une compréhension importante de la participation à la recherche. »

 

« Il est à la fois passionnant et satisfaisant d’être en mesure de former une génération de chercheurs en immunothérapie prêts à relever les défis d’aujourd’hui et de demain et de contribuer à assurer la position du Canada comme chef de file en immunothérapie du cancer, dit la Dre Mahoney. Qu’il s’agisse du soutien traditionnel aux étudiants, de l’aide apportée aux chercheurs dans le secteur de la recherche translationnelle ou du perfectionnement de l’expertise canadienne en matière de bioproduction, BioCanRx veille à ce que le Canada continue de briller en tant que chef de file international en immunothérapie du cancer. »

 


 

Heather Blumenthal écrit au sujet de la santé et de la recherche en santé depuis une vingtaine d’années et n’a jamais cessé d’être fascinée par les progrès qu’accomplissent les chercheurs canadiens.